La bactériurie asymptomatique consiste en la présence d’une bactérie dans l’urine, sans manifestation de symptômes d’infection urinaire. Sauf pendant la grossesse, les avantages d’un traitement par antibiotique de la bactériurie asymptomatique sont nettement supplantés par les risques (par ex., l’infection C difficile). Bien qu’un pourcentage aussi élevé que 98 % d’échantillons d’urine sans cathéter soumis pour la culture dans les hôpitaux de soins de courte durée soit associé aux usagers atteints de la bactériurie asymptomatique, les cultures positives ont pu être traitées par antibiotique dans 40 à 50 % des cas. On a testé beaucoup d’interventions pour réduire le traitement des bactériuries asymptomatiques. Toutefois, un grand nombre d’entre elles n’ont pas été efficaces et elles sont très difficiles à maintenir.
En 2013, un résident a mené une étude pilote auprès des Autorités sanitaires Sinai qui consistait à évaluer les symptômes urinaires de tous les usagers pour qui des échantillons d’urine sans cathéter ont été soumis. Les cultures d’urine ont été analysées, mais plutôt que d’envoyer des résultats positifs des cultures, le laboratoire a fait part du fait que les bactériuries asymptomatiques ne pouvaient être traitées chez les usagers ne présentant pas de symptômes urinaires. De plus, le laboratoire a indiqué qu’il était possible d’appeler le laboratoire de microbiologie pour obtenir au besoin les résultats des cultures d’urine. Cette mesure a permis de réduire le taux de traitement des bactériuries asymptomatiques de 44 % à 12 %.
Un groupe de travail de professionnels en soins infirmiers, en microbiologie, en médecine, en informatique et en prévention et contrôle des infections a été formé pour développer un système. Ce dernier consistait à ne pas analyser les échantillons d’urine sans cathéter qui ont été reçus en laboratoire après une commande auprès du service de microbiologie, à moins qu’un clinicien appelle le laboratoire pour exiger d’analyser l’échantillon. Ce système nécessitait un étiquetage exact des échantillons d’urine sans cathéter et avec cathéter afin que le système d’information de l’hôpital change automatiquement les commandes d’échantillons d’urine envoyées à partir d’unités particulières. L’objectif consistait à créer un système qui permettrait d’appels au laboratoire qui soit convivial pour les cliniciens, tout en réduisant le plus possible les perturbations des charges de travail en laboratoire. Ce système consistait aussi à mettre au point un processus qui assure la sécurité des usagers concernés et à planifier les communications et la formation dans le cadre de ce changement dans la pratique.
On a exigé à ce que 1 200 usagers soient suivis en sachant que l’absence d’analyse d’échantillons d’urine était aussi sécuritaire ou même plus sécuritaire que le fait de les analyser. En 2014, le premier système a été piloté dans 2 services de chirurgie. En 2015, on appliquait l’intervention dans tous les services de chirurgie. En 2017, on a également appliqué cette pratique dans les unités de médecine interne.
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